mercredi 18 janvier 2012

Encore pour rire ?

AA, AA, A, BBB, etc. Système d’évaluation de la qualité des titres de dette utilisé par les trois principales agences de notation financière (Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch). Plus la note est basse, plus le titre est risqué et plus le taux d’intérêt monte.

Credit Default Swap, CDS. Contrat d’assurance de la valeur d’une créance obligataire. En échange d’une prime, le « vendeur de protection » s’engage à dédommager l’« acheteur » de toute perte résultant d’un incident de paiement sur le titre obligataire assuré. Contrairement à un assureur classique, le vendeur n’est pas tenu de mobiliser des fonds pour faire face à une éventuelle dépréciation de l’actif et donc à un remboursement. Le CDS est ainsi un engagement hors bilan.

Dark Pools (plates-formes opaques).Dispositif permettant de réaliser des transactions financières sans avoir à assurer la publicité des opérations (quantités, prix), contrairement aux marchés réglementés.

OTC (Over The Counter, ou gré à gré)
. Désigne les transactions de gré à gré sur des produits dérivés — par opposition aux transactions passant par des marchés organisés et soumises à leurs standards et à leurs règlements. La majorité des produits dérivés adossés aux subprime s’échangeait de gré à gré, ce qui a aggravé la crise en raison du manque de transparence de ces marchés.
 
Shadow Banking System. Système bancaire parallèle constitué non pas de banques de dépôt mais de fonds d’investissement, de banques d’affaires, d’assureurs qui échappent aux réglementations du système bancaire traditionnel (dont ils sont parfois les filiales...). Sources d’instabilité financière à l’échelle mondiale, ces acteurs drainent une masse considérable de capitaux et font un usage extensif des produits dérivés.

ABS. — Asset Backed Securities. Titre adossé à des actifs. Généralement obtenu par titrisation de crédits bancaires ou de créances commerciales.
CDO. — Collateralized Debt Obligation. Variété d’ABS obtenue par retitrisation d’un pool de créances type ABS.



Denis Clerc, Dictionnaire des questions économiques et sociales, L’Atelier, Paris, 1997.
Frédéric Lordon, Jusqu’à quand  ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d’agir, Paris, 2008.

Le Monde Diplomatique, octobre 2011.

mercredi 11 janvier 2012

Les mots (pour rire) de la crise

  • L'économiste de Natixis Evariste Lefeuvre a coécrit, en 2009, un désopilant "Dictionnaire posthume de la finance". Pour le "Nouvel Observateur", il a ajouté de nouvelles définitions.

    AAA :

    POP. Un triple A n'a pas toujours sanctionné une andouillette de qualité ou un grand éclat de rire (Ah, Ah, Ah !), bien au contraire. FIN. C'était aussi la note la plus élevée donnée par de prestigieuses agences de notation dites "indépendantes" aux Etats, aux organismes et aux divers produits financiers. Un triple A était la garantie pour l'investisseur d'une absence quasi totale de risque de faillite. PLUS GENERALT. Avec la crise, il a bien fallu se rendre à l'évidence que des élèves très bien notés pouvaient tout bonnement se planter à l'examen. [ndlr : tous les pays de la zone euro qui ont encore un triple A, y compris la France, sont menacés de dégradation. Les Etats-Unis ont perdu la meilleure note en août].


Credit crunch (expression anglo-saxonne) :
FIN. Contraction des conditions d'octroi du crédit ayant les mêmes conséquences sur l'économie qu'un coup de dents dans le chocolat du même nom. [ndlr : c'est la principale menace sur la croissance en Europe, lire aussi Bâle]

Merkozy :
 AVATAR. Version contemporaine et nettement moins soudée du couple Mitterrand/Kohl. PLANCHES. Tout a commencé au sommet de Deauville en octobre 2010. PREV. Mutation possible en Merkhollande au printemps 2012.

PIIGS :
ORTH. Cochons mal orthographiés en anglais. FAM. Terme insultant désignant les pays du sud de la zone euro par la presse anglo-saxonne malveillante. EXP. Entendu à Bruxelles : "On n'a pas gardé les PIIGS ensemble !"

Spread :
FIN. Vocable réservé aux traders obligataires jusqu'à peu. Est devenu incontournable dans les dîners en ville ou en taxi. JOURN. "Les écarts de conduite élargissent les spreads." (ndlr : le spread, c'est l'écart entre le taux d'intérêt payé par l'Allemagne pour sa dette et celui payé par la France).

- "Dictionnaire posthume de la finance", David Abiker et Evariste Lefeuvre, Eyrolles, 2009.
- "Sortir de l'euro? Une idée dangereuse", Evariste Lefeuvre, Eyrolles, 2011.

le Nouvel Observateur du 22 décembre 2011.

dimanche 1 janvier 2012

Les mots de la crise

De A, comme "action", à Z comme "zinzins", petit lexique pour tenter de mieux comprendre l'actualité économique.

A comme Action et Agence de notation

Action  : Une action (en anglais britannique : share, en anglais américain : stock) est un titre de propriété délivré par une société. Elle donne un droit de regard à l’actionnaire sur le fonctionnement de la dite société à hauteur de sa part de capital. L’ensemble des actions forme le capital de la société. L’actionnaire est rémunéré annuellement en recevant une part du bénéfice distribué (le dividende) ou en voyant le cours de son action progresser (plus value). La valeur de l’action varie en fonction de la valeur estimée de la société par le «marché » (la bourse). Une valeur élevée de l’action permet à la société de financer plus facilement ses investissements par augmentation de capital (émissions de nouvelles actions).  En cas de faillite de la société, l’actionnaire perd son capital.

Agence de notation : les agences de notation sont des organismes –des sociétés- chargées de « noter » des institutions (état, collectivités) ou des entreprises selon certains critères. La notation permet aux agents économiques de connaître la solidité des entreprises notées. Les agences de notation financière telles que Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's opèrent, contre rémunération, à la demande des entreprises (et éventuellement des collectivités publiques) désirant être notées, théoriquement en toute indépendance par rapport à celles-ci...

Par rapport à la crise actuelle, les sociétés de notation ont été mises en cause pour n’avoir pas alerté les marchés des risques provoqués par les subprimes. Avant la crise actuelle, les agences de notation n’avaient rien vu de la déconfiture d’Enron. Les notes distribuées par ces agences se font sous forme de lettres : cela va pour la meilleure note de AAA (ou Aaa) à la plus mauvaise D (comme défaut). Ces notes ont une importance primordiale pour le financement des sociétes par les marchés. Le taux des obligations pouvant varier énormément en fonction de cette note.

Pierre Magnan, France2 (08/11/2010)