(...) Ni nostalgie pourtant, ni pessimisme chez cette grande intellectuelle qui jugeait les années 2000 « inquiétantes et pleines de périls », mais restait confiante dans la « possibilité humaine de se reprendre, de se redresser et, avec l'aide du passé, d'inventer quelque chose de mieux ». Les Grecs contemporains l'adoraient et lui avaient souvent exprimé leur gratitude. Membre correspondant étranger de l'Académie d'Athènes, Jacqueline de Romilly avait obtenu la nationalité grecque en 1995 et avait été nommée ambassadrice de l'hellénisme en 2000.
« Elle a souffert énormément depuis quelques dizaines d'années de voir l'étude de cette langue décliner, et cela a été pour elle un immense chagrin », a réagi sur France Info Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, jugeant que le meilleur hommage à lui rendre « serait d'attacher plus d'importance désormais à la langue grecque dont elle a été le plus grand défenseur dans notre pays ». « C'est une perte pour notre pays », a-t-elle ajouté.
« Avec Jacqueline de Romilly s'éteint une grande humaniste dont la parole nous manquera, mais que nous pouvons et devons cultiver à travers les innombrables témoignages qu'elle nous lègue », a jugé Nicolas Sarkozy dans un communiqué. De son côté, François Fillon a exprimé sa « peine » à la suite du décès de Jacqueline de Romilly, « grande dame des lettres et de la culture qui eut une longue et brillante carrière ».
Le Figaro.fr 19 déc.2010.
" Homère est nouveau, ce matin, et rien n'est peut-être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui." Ch.Péguy
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