vendredi 13 septembre 2013

" French books in America ? "


C'est en France que l'université new-yorkaise Columbia vient célébrer la littérature mondiale, apportant dans ses bagages une trentaine d'écrivains venus d'un peu partout. A juste titre, puisque le marché éditorial français est très ouvert à la littérature étrangère, en particulier anglo-saxonne : un roman sur trois est une traduction, et les trois quarts des romans traduits le sont de l'anglais. Columbia rapportera-t-elle à New York une malle pleine de romans français à faire découvrir aux lecteurs américains ?

Cela n'est pas certain. Les Etats-Unis constituent, pour la littérature en traduction, ce que la sociologue Gisèle Sapiro nomme "un environnement hostile". Le chapitre qu'elle lui consacre, dans Traduire la littérature et les sciences humaines. Conditions et obstacles (DEPS, 2012), détaille les barrières culturelles et structurelles qui en font une citadelle apparemment imprenable. "Les traductions, écrit-elle, ont connu une marginalisation croissante sur ce marché depuis les années 1970." Elles ne représentent en effet que 2 % à 4 % de la production annuelle, et 1 % seulement de la fiction ! Sur ce segment très étroit, le français reste néanmoins la première langue traduite, juste devant l'allemand.


Pour l'éditeur Olivier Cohen, fondateur des éditions de L'Olivier, les textes étrangers se heurtent, aux Etats-Unis, à un "mur d'indifférence". Formule que ne démentirait sans doute pas Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de ...


 Le Monde des Livres n°21353, 
vendredi 13 septembre 2013.






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