mardi 26 février 2013

Quel "salope" ?

France Culture 26/02/2013
23h00 :L'Atelier de la création 


Production : Irène Omélianenko.


Par ce titre, il s'agit d'interroger l'usage du mot "salope". Pour cela, il faudra tenter de comprendre pourquoi précisément l'utilisation de ce mot est "nécessaire" à quelques hommes (en gros, pour eux, n'importe quelle occasion de dire ce mot est la bonne...). Il ne s'agit bien évidement pas d'excuser mais de comprendre par une approche critique de l'usage de ce terme.
Pour cela, on traitera de diverses utilisations, qu'elles se veuillent insulte phallocrate, compliment coquin, ou slogan anarchiste (l'expression "crève salope").

- L'ETYMOLOGIE : Pourquoi l'utilisation du mot "salaud" ne désigne pas la même chose que le mot "salope" ?
- L'INSULTE PHALLOCRATE : Récemment, Sofie Peeters, une jeune femme bruxelloise a filmé son quotidien. Elle ne peut pas se balader dans la rue sans se faire insulter et notamment traiter de "salope".
- LE COMPLIMENT COQUIN : "Je ne suis pas le dernier à l'utiliser le mot "salope" à toutes les sauces : un mec que je considère comme un fumier est une salope (sans aucune connotation sexuelle), mais je ne pourrais pas aimer une femme qui ne soit pas une salope (avec connotation sexuelle). Dans le premier cas, c'est une injure ; dans le second, c'est un hommage." Jean-Pierre Bouyxou.
- LE MANIFESTE DES 343 SALOPES :  Renommé en 1971 par "Charlie Hebdo", le "Manifeste des 343 salopes" est en faveur du droit à l'avortement et signé exclusivement par des femmes.
- L'EXPRESSION POLITIQUE "CREVE SALOPE" : L'insulte est conceptualisée politiquement, la « salope » désignant ici l'autorité. Avant d'être la première chanson de Renaud, ce fut d'abord un tract, rédigé entre autres par Jean-Pierre Bouyxou et publié à Bordeaux en avril 1968.
"Je n'ai pas inventé l'expression, que j'ai entendue tout au long de mon enfance (elle était très usitée, de façon extrêmement péjorative, sur le port de Bordeaux). Je me suis contenté de la reprendre dans le tract. C'était l'intrusion brutale du langage le plus populaire - et le plus délibérément ordurier - dans le contexte d'un propos politique." Jean-Pierre Bouyxou.



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